EDITO

Un commentateur m’a rappelé à l’ordre et au savoir-vivre : à travers ce qu’il a lu, impossible, dit-il, de discerner qui je suis. Je m’étais persuadé que cela n’avait aucune importance et que, seule, comptait la teneur des échanges que j’essayais de proposer sur divers thèmes d’équitation. J’accepte le blâme et fais amende honorable.

Né aux confins de la Gaule tout au début de la dernière invasion barbare, j’ai pu monter à cheval, pour la toute première fois, peu après que les goths aient mis fin à la réquisition générale des cheptels équins qu’ils avaient décrétée sur fond de bruit de bottes alors qu’ils chantaient encore leur victoire pour les prochaines mille années. Dans ma famille, personne n’avait cru à cette fanfaronnade, mais nous avons tous subi la trop dure loi des ténèbres nationales et socialistes à la fois.

J'ai récemment fêté mes 64 années d’équitation en offrant à mon cheval une ration supplémentaire de bon grain et en lui demandant de me promener quelques heures dans les bois d’alentour, ce qu’il a fait avec l’art et la manière qui siéent aux âmes généreuses, livrant toutes ces belles allures naturelles qui lui sont innées pendant que je profitais goulûment de sa bonne humeur.

Je suis donc un simple cavalier ordinaire, un peu toqué, un peu esthète, plus exigeant pour moi-même que pour les autres. J’aime la belle équitation, lorsque le cheval est libre de nous montrer sa perfection. Je déteste l’à-peu-près, le faux semblant et le snobisme. Je dois probablement à cette disposition d’esprit d’avoir pu conserver la jeunesse de pensée de ceux qui considèrent que l’horizon des objectifs est bien plus loin que nos yeux le perçoivent : il est juste à côté de l’humilité.

Ce qui rend l’art équestre difficile entre tous, c’est que, plus on avance, mieux on devine qu’on n’ira jamais au bout du rêve. Alors, on en vient à imaginer que l’on pourrait servir encore à transmettre aux générations qui viennent tout l’enthousiasme qu’on a accumulé. Une école d’équitation est un vecteur possible ; j’ai choisi celui-là ; j’aurais pu en choisir un autre ; le support est secondaire ; l’essentiel est d’essayer de faire.

L’école est le lieu d’acquisition du savoir. J’espère que celle que j’ai l’honneur de diriger, au-delà du savoir équestre, apporte à ses élèves le savoir-vivre auquel j’ai cruellement manqué en omettant de me présenter à vous autrement que sous le manteau de l’anonymat. Mais, promis, je vous en dirai davantage à la première occasion.

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24 juillet 2007

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